Quand on fait le choix de la parentalité positive, de l’éducation non-violente, il faut remettre la communication au coeur de la vie de famille.
Je dirais que c’est vraiment l’élément fondamental. Sans une communication juste, ouverte, équitable et honnête, tout le reste, tous les outils qu’on pourrait utiliser n’auraient aucun sens. Il est primordial d’apprendre à écouter son enfant et à respecter sa parole. Je dis « apprendre » car on réalise vite que cela n’est pas si simple… Peut-être car nous sommes d’une génération où nous sommes nombreux à ne pas avoir été véritablement écoutés par nos parents.
Mais écouter son enfant, en quoi cela consiste concrètement ?
- Il s’agit déjà, d’être AVEC lui pleinement… et non pas de l’écouter distraitement le nez sur son smartphone. Il faut donc être disponible. Si on ne se sent pas vraiment disponible, mieux vaut demander à son enfant s’il est d’accord pour patienter cinq minutes, afin de terminer ce qu’on est en train de faire.
- Ensuite, écouter son enfant, c’est savoir accueillir ses émotions, ses sentiments, ses besoins et ses paroles sans juger, évaluer ou analyser. Nous avons tous tendance à le faire assez naturellement, alors que l’écoute active serait plus adaptée. Mais cette dernière se travaille, elle n’a rien de naturel.
Pour illustrer tout ça, je vais vous donner quelques exemples, cela sera plus parlant.
Situation 1 : Votre enfant tombe et pleure.
On pourrait dire : « Ce n’est rien, ce n’est pas grave, ne pleure pas. »
Aucune mauvaise attention ans nos paroles, mais nous n’envoyons pas le message souhaité à notre enfant. Par ces mots, nous nions ses émotions, ses sentiments et nous minimisons son mal. Or, nous ne sommes pas en mesure de savoir combien notre enfant a mal, c’est lui qui le ressent.
Une manière plus respectueuse de réagir serait d’ouvrir le dialogue : « Oh, tu as l’air de t’être fait mal. Comment te sens-tu? »
Notre enfant se sentira alors en confiance pour nous dire qu’il a mal, qu’il a eu peur ou encore qu’il est peut-être contrarié d’être tombé.
Situation 2 : « Je ne veux plus jamais aller à l’école! »
Réponse : « De toute façon tu n’as pas le choix! »
Ce sont des mots qui nous viendraient facilement. Pourtant, ce n’est pas ce qu’attend notre enfant. L’écouter, dans ce cas précis, ne veut pas dire que nous acceptons qu’il n’aille plus jamais à l’école, non. Souvent derrière ce type de phrase, se cache une émotion, un besoin, un souci que l’enfant verbalise ainsi.
Voilà comment l’échange pourrait se dérouler :
« Tu as l’air contrarié ce matin, veux-tu en parler?
- L’école c’est nul! Je ne veux plus jamais y aller!
- Tu sembles vraiment remonté contre l’école.
- Oui! On ne fait que des choses ennuyeuses!
- Oh, tu aimerais apprendre des choses qui t’intéressent d’avantage n’est-ce-pas?
- Oui! C’est toujours la même chose!
- Tu as l’impression de faire toujours la même chose, c’est ça?
- Et tu penses que tu pourrais faire quelque chose pour améliorer cela?
- Je ne sais pas… Peut-être que je pourrais demander à la maîtresse un exercice en plus quand je m’ennuie. »
Ceci est un exemple. Votre enfant pourrait tout aussi bien dire qu’il est fâché avec un camarade, relever une injustice. Dans cet échange, l’enfant se sent livre d’exprimer ce qu’il ressent et on lui laisse trouver une solution par lui-même. Cela est très important. En plus de se sentir écouté, l’enfant se sent considéré, et c’est ainsi qu’on l’aide à construire une bonne estime de lui-même.
Je pourrais vous donner milles exemples. Mais ce serait trop long !
Pour résumer, ce qui est primordial
- c’est d’accepter les émotions des enfants, mêmes négatives.
- Savoir écouter même quand notre enfant nous dit des choses qui nous semblent inacceptables comme « Je voudrais que Martin meure! », « Marion est une idiote! », « Je te déteste! »…Car derrière ces phrases violentes se cache une émotion, un besoin, quelque chose qui ne va pas. Et l’enfant a besoin d’une écoute bienveillante.
- Il est également primordial de se demander à qui appartient le problème : est-il à mon enfant? Dans ce cas, c’est à lui de trouver une solution, sans que nous cherchions à l’influencer. Si le problème nous appartient à tous les deux, alors nous devons trouver ensemble une solution qui nous conviennent, sans que l’un se sente lésé.
- Nous devons également lui laisser la possibilité d’exprimer toutes les solutions, les propositions auxquelles il pense. Les enfants sont capables de se rendre compte de ce qui est adapté ou pas.
- Enfin, pour que nos enfants nous parlent, soyons leur exemple. Nous devons être capables d’exprimer nos émotions et nos besoins, de façon juste et honnête.
C’est une sujet inépuisable dont je pourrais parler des heures !
Mais si le sujet vous intéresse, je vous conseille ces quelques lectures :
- Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent – Faber et Mazlish
- Développer l’estime de soi de son enfant – Petra Krantz Lingren
Je vous conseille également d’assister à des ateliers pour les parents, de vous rendre dans des cafés des parents ou même de participer à des formations. J’en ai suivi une avec l’association « La Graine qui Pousse » et ce fut très enrichissant!