3 ans, c’est l’âge où le loupiot ou la mistinguette commencent à formuler des phrases et le résultat n’est pas forcément joli à entendre.
Je parle bien sûr du contenu de la phrase car les petites imperfections de prononciation sont, elles, particulièrement craquantes…Coexiste donc un certain décalage entre la phrase prononcée et ce qu’elle veut dire (et je peux vous garantir que cela peut faire mal…)
Mettons-nous en situation (ceci est inspiré de faits réels, il suffit de remonter 7 ans en arrière…)
Ma mistinguette, alors âgée de 3 ans, vient me faire un câlin. Je profite de ce moment de complicité qu’elle ponctue d’un :
→« maman, ton pantalon est moche. Pourquoi il a pas de couleurs ? »
Voilà, voilà. Je précise que c’était en l’occurrence (effectivement) moche, vu que j’ai eu tendance à avoir le jogging facile comme réponse à la non-perte de mes kilos superflus. Il était plutôt informe d’ailleurs. Ok, un point pour ma fille. En même temps, ce petit déclic a signé pour moi la reprise du sport.
Côté cuisine, vu mes piètres compétences, Mistinguette n’avait que l’embarras du choix :
→« quoi ? Encore des légumes bio à la vapeur ? » (oui, bon, là, je pense qu’elle avait plutôt 4 / 5 ans)
Dans sa bouche, cela sent le reproche à plein nez. Oh la mère indigne qui donne des légumes issus de l’agriculture biologique à sa puce…Je me suis sentie bête, j’avoue (cela dit, à 10 ans ma fille a toujours des légumes bio dans son assiette et ne m’en parle plus…)
Mon fils alias Pépère (je vous raconte ma vie, j’espère que cela nous vous dérange pas ?) n’est pas le dernier non plus question remarques qui font mouche. Dès 2 ans (oui, il a parlé tôt), il ne s’est pas gêné pour laisser la Vérité éclater.
Son top 3 spécial « j’aime ma maman mais quand même, elle abuse » :
→« Maman, ta robe est moche. » (= tu t’habilles comme une mamie)
→« Maman, et mon histoire ? (= dis donc mère indigne, tu oublies la lecture du soir ?)
→« Maman, ton visage est bizarre (les cernes dues à la fatigue, je présume ?)
C’est fou ce que mon fils savait trouver les mots justes pour me miner le moral en moins de deux ; merci Pépère. Mais en fait, nos enfants n’ont rien à perdre dans tout ceci. Ils nous disent les choses telles quelles sans vouloir nous blesser. Ils cherchent à comprendre, voilà tout.
Mon droit de réponse :
- Concernant l’histoire de ma robe soit disant moche : OK, elle n’avait pas des fleurs partout, ni des chiens qui se trémoussaient sur un air de polka, c’est vrai. Elle était banale mais terriblement confortable.
- En ce qui concerne l’oubli de l’histoire du soir : là, c’était de ma faute. Journée difficile, prise de tête au boulot, mon esprit vagabondait ailleurs. Je n’avais pas eu le courage de marcher jusqu’à l’armoire pour attraper le bouquin du camion-qui-pue. Honte à moi. Mais j’assume.
- Quant à mon visage « bizarre », il était dû à des journées en trois dimensions : boulot / loulous / ménage. Coucher 23 heures. Lever : 6h30. Manque de sommeil, tout ça tout ça. Cernes, pâleur : bref, je ne vous fais pas un dessin, chers parents, vous connaissez la musique.
Voilà, je me sentirais moins seule si vous aussi aviez des petites choses à raconter ;) vos 3 ans dégainent-ils également la Vérité tous les quatre matins ? Quelle est cette phrase qu’ils vous assènent sans arrêt ?
Ne soyez pas timides…