Aujourd’hui notre thématique sur l’éveil du bébé handicapé est délicate.
Un bébé handicapé est un bébé qui va découvrir le monde sous un angle bien différent ; Et c’est souvent là que l’accompagnement parental devient complexe, car plus rien ne répond aux arcanes de l’éducation « classique »… Nous ne rentrerons pas en profondeur dans le sujet car le handicap est multiple, donc les symptômes aussi, et les spécificités de certains troubles handicapant demandent de vrais suivis extérieurs par des professionnels de santé et d’éducation adaptée.
Nous resterons généralistes avec quelques conseils applicables à votre bébé handicapé, quel que soit sa déficience. On va plus être sur le versant du faire avec, de l’épanouissement dans le partage d’activités et dans l’ouverture la plus vaste possible au monde qui entoure ce petit être fragilisé par la vie…
Lorsque l’enfant paraît et que le diagnostic tombe, on se demande comment on va organiser le quotidien, comment la maison va devoir être réaménagée afin de permettre une accessibilité pour Bébé… Bien sûr, tout ce questionnement est essentiel, mais on ne doit pas en oublier que la priorité est l’enfant, avec son handicap certes, mais d’abord « enfant » ; et il aura besoin de s’amuser, de découvrir son monde et les interactions qui vont avec. Les expériences vont le forger, avec notre aide de tous les instants, plus des encadrants pour le soin, les prises en charge particulières.
La stimulation de tous ses sens va être le programme de son évolution. Cela passera par des supports hors norme, des activités basées prioritairement sur l’impact de l’environnement sur le toucher, l’ouïe, la vue, le goût, l’odorat…
Le bain
De l’eau, de l’eau de la haut… ! Le bain pourra être un des premiers ateliers d’éveil à mettre en œuvre. Doucement, faire couler l’eau sur les différentes parties du corps, avec le jet d’eau rapproché pour une impression de chatouilles, ou un peu plus haut pour une sensation plus profonde. Si votre Bébé apprécie ce temps, vous pourrez ensuite, organiser des jeux d’eau, avec des façons variées de le mouiller : arrosoir, pulvérisateur, éponge…
Chaque geste simple de tous les jours, semblant naturel avec un Petit Bout « normal » peut devenir source d’inspiration pour éveiller votre Bout de Chou handicapé.
Le repas
Le repas est un autre exemple flagrant. Même si votre enfant doit avoir un régime spécial, tel le « mixé » pour des pathologies proches du polyhandicap, pourquoi ne pas marier les saveurs dans ses bouillies salées ou ses compotes sucrées ? Observer ses réactions et petit à petit définir ses préférences. Une réaction même infime sera un progrès important, et en verbalisant ce qu’il aime ou aime moins, vous l’habituerez à devenir gourmet malgré sa différence d’ingestion alimentaire. Pour d’autres, on pourra inventer un jeu sensitif avec les formes, les couleurs et la texture des fruits et légumes. Faire humer, faire caresser, une pomme, une banane ou un chou est un excellent vecteur.
Et bien sûr, plus tard, on pourra faire participer le jeune enfant à la préparation de recettes. Patouiller dans la pâte à tarte, ou plonger la main dans les lentilles à la recherche du petit caillou. On comprend bien ici que le but n’est pas d’en faire un pâtissier mais bien de le guider dans l’exploration de sensations différentes, quotidiennes, le faisant réagir.
La musique
Enfin, pour cette courte présentation, on ne peut pas ne pas parler de l’éveil sensoriel par la musique.
Ne serait-ce que mettre des musiques pour accompagner les étapes de la journée. On peut même aller jusqu’à faire écouter la même musique en fonction de ce que l’on fait avec son Bébé. Le bain, musique classique ; il doit avoir des soins tous les jours en kiné par exemple. Et bien on passera des comptines qui seront associés à cet événement. Ainsi de suite. Au fur et à mesure on observera comme une assimilation oreille/action. C’est absolument le but de toutes ces techniques d’éveil sensoriel : faire naître des corrélations causes/conséquences. Un morceau de pop ou de rock un peu plus musclée pourra devenir le signal de la sortie en extérieur.
Il n’existe pas de liste exhaustive de méthodes infaillibles. En réalité, le bon sens, la fibre parentale sauront vous indiquer ce qui sera bon de mettre en œuvre pour développer les sens de votre enfant handicapé.
Il ne faut surtout pas hésiter à vous faire accompagner par des associations, lesquelles sont pléthores ; elles peuvent répondre à vos interrogations, vous conseiller sur des activités etc.
La différence n’est pas une épreuve sans espoir.
Un bébé handicapé s’épanouira plus lentement, en prenant des chemins d’apprentissage détournés mais il s’éveillera ! D’autant plus si votre prise en charge au quotidien est faite de jeux, d’accompagnement bienveillant et… d’amour.