Le système scolaire traditionnel français traverse une crise depuis quelques années : manque de moyens, profs absents, élèves démotivés, programmes obsolètes…
Parents, élèves et enseignants ne s’y retrouvent plus !
Assez naturellement, des écoles s’appuyant sur des pédagogies alternatives se multiplient un peu partout en France, à la fois dans le privé et le public.
Si Montessori, Steiner et Freinet occupent le devant de la scène, d’autres méthodes, plus confidentielles, gagnent à être connues ! Nous nous sommes intéressés à la pédagogie Koenig, qui fait la part belle à la musique. Sa fondatrice, Joan Koenig, nous en dit plus.
En quoi la musique augmente-t-elle le potentiel de l’enfant ?
Une pratique musicale précoce contribue au développement de la perception auditive, ce qui stimule le développement du langage. La musique requière une synchronisation absolue ; Quand les enfants créent de la musique ensemble, ils sont unis de manière intuitive et sensorielle. Ils dépassent le « moi moi moi » car ils ressentent viscéralement que la musique qu’ils créent ensemble est belle et puissante !
Vous dîtes qu’il est possible de développer l’oreille absolue dès le plus jeune âge… Est-ce vrai pour tous les enfants ? Certains enfants ne sont-ils pas plus prédisposés que d’autres à y parvenir ?
La fenêtre pour l’acquisition linguistique se situe avant 5 ans. C’est la même chose pour la musique. Oui, la majeure partie des enfants peuvent développer d’excellentes capacités orales à condition de pratiquer, tout simplement, et ce avant 7 ans. Il y a des enfants exceptionnels, mais l’important est que la grande majorité développe une excellente oreille simplement et naturellement.
Il semblerait que la musique, pratiquée régulièrement avant 7 ans, développe la confiance en soi et l’empathie… Comment cela se traduit-il ?
Un enfant qui participe à un projet musical est forcément valorisé car le résultat est beau, et souvent présenté aux familles ! Imaginez-vous à 3 ans sous les applaudissements de vos parents et les familles de vos amis ? Ils veulent tous recommencer !
L’empathie se développe car la musique ne peut se pratiquer sans l’écoute et l’observation physique de l’autre. La création musicale ne peut se faire que si l’individu s’estompe en faveur du groupe. De nombreuses recherches démontrent qu’à tout âge, cette pratique unit les êtres. Vous pouvez aisément vous souvenir des moments forts d’union dans le chant : que ce soit pour les occasions joyeuses, de révolte, ou de recueillement.
En quoi pratiquer la musique dès le plus jeune âge est-il un antidote aux écrans ?
La musique exige une participation intense et physique. Créer un morceau de musique ensemble demande une attention intellectuelle, physique, sensorielle et émotionnelle. Ceci peut aider les enfants a sortir de la passivité, l’absence d’interactivité et la sur- excitation que les écrans provoquent.
Parlez-nous de l’école Koenig ? Quand et par qui a-t-elle été fondée, quels sont les retours que vous avez sur son enseignement…
Le Conservatoire est fondé en 1986, Besty Schlesinger en est la directrice aujourd’hui. L’Ecole Koenig Maternelle a été créée en 2008. Nous sommes très fiers de voir de nombreux enfants poursuivre leur chemin musical pendant de longues années. Et oui, certains deviennent professionnels. Tous reconnaissent l’importance de la musique dans leur épanouissement personnel.
Avez-vous un témoignage de parents à nous donner ?
« Une question qu’on nous pose souvent après le départ de notre fille de l’école Koenig est : comment fait-elle pour s’adapter dans une école plus traditionnellement académique. Supportait-elle les nouvelles et rigoureuses demandes du CP ?
Ces parents s’inquiétaient que l’Ecole Koenig n’était pas assez académique. Nous comprenons cette inquiétude car il semble que nos enfants, en fait, s’amusaient un peu trop à l’Ecole Koenig en chantant, dansant, se déguisant, peignant et cuisinant, et riant – beaucoup, beaucoup de rires.
Cependant, c’est là tout le génie de l’Ecole Koenig, apprendre à nos enfants à travers le jeu. L’Ecole Koenig comprend que les enfants se souviennent de ce qu’ils apprennent avec plus d’efficacité quand ils s’amusent, et le plus important, qu’ils développent un amour pour les études et des capacités de concentration dans la classe.
Aujourd’hui, 10 mois après son départ de l’Ecole Koenig, notre fille ne fait pas qu’écrire et lire avec brio, elle le fait aussi avec créativité et passion, utilisant des mots qu’elle a appris à l’Ecole Koenig comme « cacophonie », incorporant des chansons pour mémoriser ses poèmes, dansant à travers ses devoirs de maths, et offrant de performances théâtrales pour nous expliquer ses leçons de science.
Voilà le cadeau de l’Ecole Koenig à notre fille ! Nous ne pourrons jamais assez les remercier !
Christine & Timothy »
Vos tarifs sont élevés et vous vous adressez définitivement aux happy few… Pensez-vous un jour pouvoir démocratiser ce type d’enseignement ?
C’est très simple. Nos tarifs représentent le vrai coût de fonctionnement. Non seulement les salaires des enseignants, mais aussi le loyer, le ménage, le papier, le téléphone, les taxes diverses et variées qui sont terriblement lourdes. Nous ne disposons d’aucune subvention, aucune aide.
Nous rêvons d’apporter notre enseignement là où les enfants en ont le plus besoin. Je sais pour l’avoir vécu, que tous les enfants ont les mêmes compétences naturelles, et obtiennent les mêmes résultats que nos Parisiens privilégiés. Pour cela, il faut de l’aide. Nous avons hélas cessé de faire des demandes auprès des fondations et du gouvernement car cela n’a jamais abouti
Nous serions ravis de participer à la formation des enseignants, et à la mise en place des programmes musicaux dans les maternelles qui en ont le plus besoin.
Pour plus d’information : http://www.ecolekoenig.com/fr/